La République
démocratique du Congo est appelée à connaître son troisième
cycle électoral après le dialogue inter congolais de Sun City de
2002. Mais hélas , l 'élection qui est un moyen démocratique
d'accéder au pouvoir, les politiques congolais l'ont transformée en
source des conflits et d'instabilité. Parler des élections
aujourd'hui fait peur car on se pose plusieurs questions : Est-ce que
cette fois ci la volonté du peuple sera t-elle respectée ? Ces
élections, seront elles crédibles ?seront-elles apaisées ?
Dans la présente réflexion, il
est question de voir l'opportunité du dialogue ou des élections
pour cette année 2016. Mais avant tout, il importe de définir les
termes ci après :
- élection,
- dialogue
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a.
Élection : vient du latin electio qui signifie " choix ".
L'élection est un choix réalisé au moyen de suffrage (vote,
approbation) auquel toutes les personnes disposant de droit de vote,
le corps électoral, sont appelés à participer (cfr le dictionnaire
politique toupictionnaire).
b. Dialogue : est une conversation
entre deux ou plusieurs personnes sur un sujet défini ; le contenu
de cette conversation ; entretien ; discussion. (Larousse)
Après le règne du maréchal Mobutu qui a duré 32 ans et la prise du pouvoir par l'AFDL en 1997, notre pays la RDC était confronté aux différents conflits armés ,qui l' ont davantage déstabilisé. Face à cette situation, toute la classe politique congolaise et les belligérants impliqués dans ce conflit se sont retrouvés au tour d'une table à Sun City en 2002. C'est là où la mauvaise gouvernance et le manque de légitimité des institutions nationales et de leurs animateurs ont été identifiés comme étant les causes fondamentales de la crise qui persiste dans notre pays. C'est ainsi que l'un des objectifs à atteindre à l'issue de la transition de par l'accord global et inclusif de Sun City de 2002 : "l'organisation des élections démocratiques, libres et transparentes" pour l'installation des institutions républicaines légales et légitimes capable d'amener le véritable changement tant attendu de tous. Ainsi les premières élections venant de ce processus (accord global inclusif de Sun City) ont eu lieu en 2006 .
1. Les élections de 2006
C'est
en 2006 que les premières élections émanant de l'accord global et
inclusif ont eu lieu, elles ont été organisées par une structure
inexpérimentée, beaucoup d' irrégularités ont été notées, le
gouvernement de l'époque avait une main mise sur la commission
électorale indépendante (CEI) ; bref elles n'ont pas rencontré
les attentes de la population congolaise. La preuve en est qu'au mois
de mars 2007, après la publication des résultats, des tirs à
l'arme lourde se sont faits entendre dans la capitale congolaise. Il
importe de préciser que l'implication de la Communauté
internationale à travers l'Union Européenne (EUFOR), les Nations
Unies par le biais du Comité International d'Accompagnement de la
Transition (CIAT), ... dans le processus électoral de 2006 a
donné un semblant de paix. Qu'en est il des élections de 2011?
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2. Le processus électoral de 2011
Contrairement à celles de
2006, les élections de 2011 ont été exemptes de l'implication de
la communauté internationale. Pires que celles de 2006, les fraudes
et les irrégularités ont caractérisé ces élections, elles se
sont déroulées dans un climat d'intimidation. Avec un nouvel
organisme chargé des élections (CENI) le pouvoir en place ne s'est
pas fatigué de les manipuler dans un seul but, celui de s'éterniser
au détriment de la volonté du peuple, notamment en révisant la
constitution en son article 71 afin de soumettre les élections
présidentielles à un tour unique. Les résultats publiés n'ont pas
reflété la vérité des urnes, c'est ce qui a de nouveau replongé
la RDC dans la crise de légitimité décriée autrefois à Sun City
.
De ce qui précède, il sied de relever que les deux
précédents cycles électoraux qu'a connus la RDC sont à la base de
la crise politique actuelle et de l'instabilité des institution du
pays. Cette crise est celle de la légitimité car, c'est devenu une
jurisprudence la personne qui remporte réellement les élections n'
est pas celle qui gouverne effectivement. La RDC est désormais
dirigée par défi.
Tenant compte des conséquences découlant
des élections de 2006 et de 2011, il importe aujourd'hui de préciser
qu'il est impérieux pour la RDC, avant de s'engager encore à un
quelconque processus électoral, de réunir toutes les conditions
possibles pour que ces élections soient réellement libre,
démocratique et transparentes, qu'elles répondent aux normes
internationales. Cela permettra à ce que le peuple congolais ait
confiance à ce processus et par conséquent, donne mandat
délibérément aux dirigeants. Les élections organisées selon les
normes sont les véritable piliers de la démocratie. Elles
constituent la force même du peuple, car le peuple qui exprime son
suffrage librement est un peuple fort. C'est ainsi que A. LINCOLN a
dit : "un bulletin de vote est plus fort qu'une balle de fusil".
Ainsi par ce respect des normes, la crise de légitimité qui a
longtemps élue domicile au sein des institutions congolaises sera à
même de trouver le remède qu'il lui faut.
Aujourd'hui comme en 2002, il importe à
la classe politique congolaise de se mettre autour d'une table afin
d'instaurer des bases démocratiques solides et capables de nous
amener à des élections libres et transparentes, et à cet effet,
juguler cette crise de légitimité qui a longtemps duré, laquelle
est la source de l'instabilité en RDC.
De tout ce qui
précède, et tenant compte des déclarations du pouvoir en place par
le biais de la CENI, l'organisation des élections en
cette année 2016 est pratiquement difficile à réaliser au délai
fixé par l'actuelle constitution, vue l'insuffisance quasi totale des
moyens à mettre en place. Ainsi, pour éviter tout conflit et
préserver l'unité et la concorde nationale, le dialogue s'avère
être le seul moyen démocratique capable de trouver les solutions
efficaces qui amèneront réellement ce pays à bon port.
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"il sied de relever que les deux précédents cycles électoraux qu'a connus la RDC sont à la base de la crise politique actuelle et de l'instabilité des institution du pays. Cette crise est celle de la légitimité car, c'est devenu une jurisprudence la personne qui remporte réellement les élections n' est pas celle qui gouverne effectivement. La RDC est désormais dirigée par défi. "On ne saurait trop insister sur cela Solange. Tout est dit. On ne rajoute rien, on ne retire rien.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Anne-Marie c'est un honneur pour moi de voir que tu m'as lu.
RépondreSupprimerNe trouvez-vous pas que la cause des troubles post-electorales est bien la personne de M Kabila? Les élections de 2006 ont été organisées avec les recommandations d'un dialogue encore plus representatif que celui que convoque actuellement la personne quel'Udps qualifiait il n'y a pas longtemps "faire partie du problème" et à qui elle deniait la qualité de convoquer le dialogue? Qu'est-ce qui a changé? Est-encore un cadeau que l'Udps veut encore faire à Kabila?
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