vendredi 26 février 2016

Année 2016 en République démocratique du Congo : élections ou dialogue ?

La République démocratique du Congo est appelée à connaître son troisième cycle électoral après le dialogue inter congolais de Sun City de 2002. Mais hélas , l 'élection qui est un moyen démocratique d'accéder au pouvoir, les politiques congolais l'ont transformée en source des conflits et d'instabilité. Parler des élections aujourd'hui fait peur car on se pose plusieurs questions : Est-ce que cette fois ci la volonté du peuple sera t-elle respectée ? Ces élections, seront elles crédibles ?seront-elles apaisées ?

Dans la présente  réflexion, il est question de voir l'opportunité du dialogue ou des élections pour cette année 2016. Mais avant tout, il importe de définir les termes ci après :
- élection,
- dialogue
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a. Élection : vient du latin electio qui signifie " choix ". L'élection est un choix réalisé au moyen de suffrage (vote, approbation) auquel toutes les personnes disposant de droit de vote, le corps électoral, sont appelés à participer (cfr le dictionnaire politique toupictionnaire).

b. Dialogue : est une conversation entre deux ou plusieurs personnes sur un sujet défini ; le contenu de cette conversation ; entretien ; discussion. (Larousse)



Après le règne du maréchal Mobutu qui a duré 32 ans et la prise du pouvoir par l'AFDL en 1997, notre pays la RDC était confronté aux différents conflits armés ,qui l' ont davantage déstabilisé. Face à cette situation, toute la classe politique congolaise et les belligérants impliqués dans ce conflit se sont retrouvés au tour d'une table à Sun City en 2002. C'est là où la mauvaise gouvernance et le manque de légitimité des institutions nationales et de leurs animateurs ont été identifiés comme étant les  causes fondamentales de la crise qui persiste dans notre pays. C'est ainsi que l'un des objectifs à atteindre à l'issue de la transition de par l'accord global et inclusif de Sun City de 2002 : "l'organisation des élections démocratiques, libres et transparentes" pour l'installation des institutions républicaines légales et légitimes capable d'amener le véritable changement tant attendu de tous. Ainsi les premières élections venant de ce processus (accord global inclusif de Sun City) ont eu lieu en 2006 .

1. Les élections de 2006
C'est en 2006 que les premières élections émanant de l'accord global et inclusif ont eu lieu, elles ont été organisées par une structure inexpérimentée, beaucoup d' irrégularités ont été notées, le gouvernement de l'époque avait une main mise sur la commission électorale indépendante (CEI) ; bref elles n'ont pas rencontré les attentes de la population congolaise. La preuve en est qu'au mois de mars 2007, après la publication des résultats, des tirs à l'arme lourde se sont faits entendre dans la capitale congolaise. Il importe de préciser que l'implication de la Communauté internationale à travers l'Union Européenne (EUFOR), les Nations Unies par le biais du Comité International d'Accompagnement de la Transition  (CIAT), ... dans le processus électoral de 2006 a donné un semblant de paix. Qu'en est il des élections de 2011?
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2. Le processus électoral de 2011
Contrairement à celles de 2006, les élections de 2011 ont été exemptes de l'implication de la communauté internationale. Pires que celles de 2006, les fraudes et les irrégularités ont caractérisé ces élections, elles se sont déroulées dans un climat d'intimidation. Avec un nouvel organisme chargé des élections (CENI) le pouvoir en place ne s'est pas fatigué de les manipuler dans un seul but, celui de s'éterniser au détriment de la volonté du peuple, notamment en révisant la constitution en son article 71 afin de soumettre les élections présidentielles à un tour unique. Les résultats publiés n'ont pas reflété la vérité des urnes, c'est ce qui a de nouveau replongé la RDC dans la crise de légitimité décriée autrefois à Sun City .

De ce qui précède, il sied de relever que les deux précédents cycles électoraux qu'a connus la RDC sont à la base de la crise politique actuelle et de l'instabilité des institution du pays. Cette crise est celle de la légitimité car, c'est devenu une jurisprudence la personne qui remporte réellement les élections n' est pas celle qui gouverne effectivement. La RDC est désormais dirigée par défi.

Tenant compte des conséquences découlant des élections de 2006 et de 2011, il importe aujourd'hui de préciser qu'il est impérieux pour la RDC, avant de s'engager encore à un quelconque processus électoral, de réunir toutes les conditions possibles pour que ces élections soient réellement libre, démocratique et transparentes, qu'elles répondent aux normes internationales. Cela permettra à ce que le peuple congolais ait confiance à ce processus et par conséquent, donne mandat délibérément aux dirigeants. Les élections organisées selon les normes sont les véritable piliers de la démocratie. Elles constituent la force même du peuple, car le peuple qui exprime son suffrage librement est un peuple fort. C'est ainsi que A. LINCOLN a dit : "un bulletin de vote est plus fort qu'une balle de fusil". Ainsi par ce respect des normes, la crise de légitimité qui a longtemps élue domicile au sein des institutions congolaises sera à même de trouver le remède qu'il lui faut.
Aujourd'hui comme en 2002, il importe à la classe politique congolaise de se mettre autour d'une table afin d'instaurer des bases démocratiques solides et capables de nous amener à des élections libres et transparentes, et à cet effet, juguler cette crise de légitimité qui a longtemps duré, laquelle est la source de l'instabilité en RDC.

De tout ce qui précède, et tenant compte des déclarations du pouvoir en place par le biais de la CENI, l'organisation des élections en cette année 2016 est pratiquement difficile à réaliser au délai fixé par l'actuelle constitution, vue l'insuffisance quasi totale des moyens à mettre en place. Ainsi, pour éviter tout conflit et préserver l'unité et la concorde nationale, le dialogue s'avère être le seul moyen démocratique capable de trouver les solutions efficaces qui amèneront réellement ce pays à bon port.
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3 commentaires:

  1. "il sied de relever que les deux précédents cycles électoraux qu'a connus la RDC sont à la base de la crise politique actuelle et de l'instabilité des institution du pays. Cette crise est celle de la légitimité car, c'est devenu une jurisprudence la personne qui remporte réellement les élections n' est pas celle qui gouverne effectivement. La RDC est désormais dirigée par défi. "On ne saurait trop insister sur cela Solange. Tout est dit. On ne rajoute rien, on ne retire rien.

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  2. Merci beaucoup Anne-Marie c'est un honneur pour moi de voir que tu m'as lu.

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  3. Ne trouvez-vous pas que la cause des troubles post-electorales est bien la personne de M Kabila? Les élections de 2006 ont été organisées avec les recommandations d'un dialogue encore plus representatif que celui que convoque actuellement la personne quel'Udps qualifiait il n'y a pas longtemps "faire partie du problème" et à qui elle deniait la qualité de convoquer le dialogue? Qu'est-ce qui a changé? Est-encore un cadeau que l'Udps veut encore faire à Kabila?

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